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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 00:00

 

Ribote au cabanon

 

En ribote après la chasse au cabanon de Paulin Lambert, au quartier de Cantoua. Ils sont en train de manger un aioli (vous avez vu le mortier et le pilon planté tout droit dedans ?) accompagné de bonnes bouteilles cela va de soi.
Je précise pour ribote : de l'ancien français "ribauder", "faire le ribaud", de "riber", se livrer à la débauche. Excès de table et de boisson.
 

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Voilà une photo qui a été prise entre 1900 et 1915. Après avoir interrogé Hélène, la petite-fille (92 ans) de l'un de ces messieurs que l'on voit assis autour de la table, je vous livre les noms de ceux-ci.

De gauche à droite :

Joseph IMBERT (le père d'Andrée), Louis AUDEMARD dit Zidourin, Joseph SOLDEVILA (le grand-père de Rémi), Emile DOUGUET (le mari de Rose GRADASSI), (?...), Joseph TIRAGALLO (celui qui est debout), Jules TROIN (le mari de Joséphine PELLEGRIN), Honoré FELIX, Paulin LAMBERT (le père d'Hélène et de François). A ce propos, je fais un clin d'oeil à Jean-Philippe de Flayosc un fidèle lecteur du blog qui est le petit-fils de François Lambert.

 

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4 août 2012 6 04 /08 /août /2012 00:00

 

Pour cet article, je suis allée interroger Louise, une ancienne employée qui m'a donné quelques renseignements sur la fromagerie.

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La fromagerie dépendait du groupe Cogedis. Les locaux étaient situés dans l'ancienne filature de soie, avenue de la Gare. Elle avait été créée à la fin des années 50 et a arrêté son activité à la fin de l'année 1984. Elle employait une vingtaine de personnes toute l'année. Les meules de fromages arrivaient de Lyon par camion une fois par semaine. Il y avait toutes sortes de qualités de fromages. Les employés les découpaient en portions et les mettaient sous cellophane. Tous les jours les camions de livraison partaient dans l'ensemble du Var pour livrer les grandes surfaces, les épiceries, les restaurants...

J'ai retrouvé quelques photos pour évoquer ce temps là.

 

Fromagerie 1

 

Fromagerie 2

 

Fromagerie 3

 

 Fromagerie 4

 

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7 juillet 2012 6 07 /07 /juillet /2012 01:10

 

Armand Douguet et sa femme

 

Armand Douguet et sa femme devant leur boucherie place de l'Eglise

 

Pour cet article je suis partie de l'idée de vous présenter l'Annuaire-Indicateur du Var. Il y en a toute une série à la Bibliothèque municipale à Draguignan ainsi qu'aux Archives départementales. J'ai en ma possession les photocopies des pages concernant Trans, de trois années : 1896, 1907 et 1949. Sur la couverture rouge, on lit : "Guide annuaire du département, administratif, commercial, industriel, agricole, historique, géographique, statistique et climatologique". Chacun de ces indicateurs de 1.200 pages est une sorte d'annuaire du département qui répertorie chaque commune du Var. J'ai choisi de copier ce qui est écrit pour l'année 1949 car j'ai jugé les autres trop anciens. A noter que je n'ai pas reproduit l'historique du village, celui-ci comportant des erreurs.

J'ai eu également l'idée de rendre visite avec ma mère, à une transiane : Hélène, née en 1920 pour l'interroger afin d'inclure ses propres souvenirs du plus loin qu'elle se rappellait pour les professions, à ceux de l'Indicateur, et je suis même allée jusque après les années 60. La conversation est allée bon train et toutes deux se remémoraient des anecdotes du bon vieux temps. Je participais en posant des questions car elles parlaient souvent de gens dont je n'avais jamais entendu parler et encore moins connu bien entendu. Pour elles, comme pour moi, cela a été un vrai régal !  

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Pour l'année 1949, l'Indicateur indique :

Trans-en-Provence

Canton de Draguignan

Arrondissement de Draguignan

Habitants : Les Transians

Armes : De gueules, fretté de six lances d'or, entresemé de petits écussons de même et sur le tout, en coeur, un écusson d'azur chargé d'un fleur de lys, d'or. Armes des de Villeneuve.

Autrefois : Transio, Trancio (en latin). En provençal : Tran.

Renseignements généraux : Population : 1.016 habitants. Electeurs : 610. Superficie : 1.699 hectares. Altitude : 148 mètres. Distances : de Paris : 966 km, de Draguignan : 5 km, de Toulon : 75 km, de Les Arcs : 5 km, de Le Muy : 8,5 km.

Autocars : de Draguignan à Toulon, de Draguignan à Les Arcs, de Draguignan à Le Luc, de Draguignan à Saint-Raphaël, de Draguignan à Saint-Tropez, de Draguignan à Bagnols-en Forêt.

Route Nationale 555 de Draguignan à Les Arcs et à la Nationale 7 (Paris-Nice). Route Nationale 557 de Trans à le Muy. Route Départementale 47 de Trans à La Motte et à Bagnols-en-Forêt.

Fête locale : Saint-Roch, dimanche après le 15 août.

Commerces, industries : Sont très importants. On trouve : scierie, moulins à huile, fabrique de bouchons, filature de soie, conserverie d'anchois. Usine hydraulique avec machinerie à vapeur de secours pour l'éclairage électrique de Trans.

Agriculture : Production vinicole moyenne : 6.000 hectolitres (dont 1.600 de Côtes de Provence).

La forêt communale la Darboussière : 125 hectares produit le chêne vert en abondance. Bestiaux, huile d'olive, soie naturelle, bois.

Administrations

Mairie : Téléphone, faire le 8.

Conseillers municipaux : 13.

Maire : Louis Cottereau

Premier adjoint : Joseph-Louis Béraud

Deuxième adjoint : Lucien Orgias

Conseillers : Joseph Garcin, Lucien Pontet, Louis Vincent, Achille Lambert, Jules Douguet, Joseph-Lucien Béraud, Alphonse Roux, Constantin Gerbino,Emile Caron, Marie-Jeanne Laugier.

Secrétaire de Mairie : Fernand Douguet

A partir de là, j'ai incorporé les renseignements donnés par Hélène du plus loin qu'elle se souvienne. Donc, ce n'est plus 1949 mais de le jeunesse d'Hélène jusqu'aux années 60 environ.

Appariteur : Louis Frayssinhes (Sergent de ville), Victor Bresc (concierge à la mairie), Moïse Gourrin puis sa femme. Marius Lerda.

Cantonnier communal : Honoré Félix, Pissot, Jauffret Arnéodo dit "le Goï", Paul Félix dit "Petit Paul", Joseph D'Agostino.

Chef de gare : Poggio

Curé : Joseph Dom, Jean Nicolas, Ernest Borel.

Garde-Champêtre : Coste, Rocher, Albert Perrimond.

PTT : Receveuse : Mme Malaval Hélène

Facteur des Postes : Gay, Marcel Taxil, Fabrègue, Roger Giordano.

Receveur buraliste : Jean-Baptiste Barberis puis sa femme, Mathieu Colombani

Ecoles communales : Garçons : Mr et Mme Louis Pellegrin (petite classe et grande classe), Mr Guigues, Mme Andrau (petite classe), Monsieur Autheman, Mr et Mme Lauly.

Filles : Mme Marie-Rose Bonasse (directrice), Mle Guichard, Mme Bauchière, Mle Maridor, Mme Gouati, Mme Viguié, Mme Avella, Mme Renucci, Mme Huguette Pellissier Mme Andrau (directrice).

Professions

Agent immobilier : Mr Saurin

Agriculteurs, propriétaires : Adrien Blanc, Calixte Garnier, Louis Giraud, Constantin Gerbino, Raymond Hugues, Camille Pisani, Joseph Raynaud, Emile Reynier, Jules Saurin

Bergers : Joseph Daumas

Bestiaux (éleveurs) : Joseph Daumas, Gaydon, Faure

Bois : Ottone, Louis Sciandra, Antoine et Etienne Brondello

Bouchers-Charcutiers : Armand Douguet, Victor Mingeaud, Gaston Bagarre

Bouchons (fabrique) : Lucien Pontet, Demuth-Vassas

Boulangers : Francis et Joseph Meinero, Gerbino, Montclar, Lafitau, Patalano

Cafés : des Cascades (Pontet, Lerda, Hermine...), du Commerce (Besombes), de la Gare (Gaston et Georges Chiapello), du Var (Colombet)

Cinéma : Dominique Pitone

Cochons (commerce) : Charles et Paul Fournial

Coiffeurs pour hommes : Jules Troin, Albert Giraud, Tibère Guzzone, Jeannot Bennati Constant Chiapello

Coiffeurs pour dames : Constant Chiapello

Conserves d'anchois : Pierre Fiorito (Conserveries provençales)

Cordonniers : Georges Balian, Clément Ferraris

Courtiers en huile : Jules Rambaud, Joseph Raynaud, Ernest Jugi

Epiciers : Mme Michel, Mle Marguerite Blanc, Mme Martin, Mme Marguerite (Guiguitte) Hugues, Mme Raymonde Pourchier, Mme Marie Blanc, les Coopérateurs du Midi, Casino (Mr et Mme Audibert, Mr et Mme Dumazer), Mme Anna Lovera, Mme Rose Lerda, Mr et Mme Corbière

Filature de soie : Garnier, Sirmakéchian, Vadon

Fruits et Primeurs : Bruno Gradassi, David Sciandra, Albert Garcin

Gazo-Bois : Edouard Demuth

Hôtels Restaurants : Hôtel-Restaurant du Commerce : André Raynaud, Jean Besombes. Restaurant la Grotte du Vieux Moulin : Claudius Lambert dit Claudius le Magnifique

Huiles d'olives : Ernest Jugi, Jules Saurin

Infirmière : Joséphine Degenève (Fifi piqûre) 

Journaux (correspondants) : Charles Fournial (Le Provençal), Louis Rambaud (La Marseillaise et Le Patriote), Marcel Peire (L'Aurore), Georges Poulet (Le Méridional)

Journaux (dépositaires) : Mme Marie Virginie Barberis

Laitiers : Jacques Bolla, Annette Seno, Antoine Godano

Maçons : Paulin Lambert, Edouard Brunengo, Antoine Guiol, Rodolphe Proksch, Adrien Perrimond

Maréchal-ferrant : Marius Brun

Mécaniciens : Louis Rambaud, Benjamin Saurin,  Gaston Banat, Rudolphe Proksch

Médecin : Mr Proust, Mr Astruc, Mr Cocatrix, Mle Bonnin 

Menuisiers : Victor Teissier, Mr Proksch, Edouard Brunengo

Mercière : Mme Célestine Dani

Moulins à huiles : Joseph Raynaud, Drogoul, Jacques Dirazouian, Célestin Borotti, François Gradassi

Pépinièristes : Famille Renoux, Gabarine (jardinier), Odino (jardinier)

Pisciculteur : Paul Fournial

Plombiers : Achille Lambert, Paul Séval, Maurice Lambert

Râperie : Honoré Fournial

Scieries : Honoré Fournial, Marius Collomp

Tailleurs et Tailleuses : Mr Seno, Mme Rose Rambaud, Mme Rosa Pellegrin, Mme Grisolia

Tissus en gros : Sirmakéchian frères

Usine de contreplaqué : Honoré Fournial

Usine électrique : Honoré Fournial

 

Cette liste de professions n'est pas exhaustive. Si vous voulez m'écrire directement afin d'en rajouter, faites-le par le contact situé dans la présentation du blog (à gauche) juste avant les albums photos ou bien en mettant un commentaire directement sous l'article. Merci à vous de participer.

 

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21 juin 2012 4 21 /06 /juin /2012 00:00

 

Barcelonnette.jpg

 

Vue de Barcelonnette

 

La création, en 1730, d'une filature de soie à Trans a été une conséquence indirecte de la clause du traité d'Utrech (1713) qui réunissait Barcelonette (actuellement dans les Alpes-de-Haute-provence) à la France. Barcelonnette avait déjà fait partie du Comté de Provence depuis le début du XIIIe siècle jusqu'en 1388. Elle passa à cette époque sous la seigneurie d'Amédée VII, duc de Savoie, sur la demande des habitants, à un moment où la Provence était divisée par les luttes des prétendants qui se la disputaient. Le traité d'Utrech fit de Barcelonnette et de sa vallée une terre française qu'un arrêt du Conseil en date du 23 décembre 1714 plaça sous l'administration directe de l'Intendant de Provence. Ce fut pour notre province une terre adjacente de plus. Après cette réunion, la famille Ricaud, qui possédait une importante filature de soie à Turin, jugea bon, sans cependant abandonner cette dernière, d'en créer une en France et, par une préférence dont il faut probablement chercher la raison dans l'existance à Trans d'une bonne situation au point de vue de l'air, de la force motrice et de la main d'oeuvre, elle se fixa dans notre village. La création d'une filature laisse supposer que dès cette époque, il se trouvait à Trans et dans ses environs des mûriers en assez grand nombre pour satisfaire à l'éducation de vers à soie dont la nouvelle filature devait utiliser la récolte de cocons. Les Ricaud ne vinrent pas seuls à Trans. Ils y amenèrent des collaborateurs, ouvriers et ouvrières originaires de leur ville. La mention d'origine de Barcelonnette est fréquente dans les registres des actes d'état-civil du XVIIIe siècle. La famille Ricaud a donc fait souche à Trans et ses descendants y habitent toujours.

Il s'agit de la famille Reynier.

 

Voici un aperçu des recherches que j'ai faites sur cette famille :

RICAUD Charles X MATHERON Magdeleine

vers 1730 à Barcelonnette

RICAUD Antoine X GRAUGNARD Marie Magdeleine

vers 1769 à Barcelonnnette

RICAUD Charles Thomas Pierre X BERNARD Rose Sophie Zoé

le 28 avril 1811 à Trans

RICAUD Emilie Zoé Joséphine X REYNIER Louis Emilien Melchior

le 21 octobre 1838 à Trans

REYNIER Flavie Joséphine Sophie X REYNIER Napoléon Alexandre Camille Edouard  le 8 juin 1863 à Trans

REYNIER Henri Emile Edouard Ferdinand X AMBROGGIO Charlotte Caroline

vers 1885

 REYNIER Emile Louis Henri ° 27 mars 1899 Cannes

d'où descendance actuelle.

 

Barre-fleurs-rge&blc

 

 

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10 juin 2012 7 10 /06 /juin /2012 18:54

 

Carte-provence-1125.png

 

Carte de la Provence en 1125

 

Au commencement du XIIème siècle, la Provence comprenait tous les territoires qui ont formé plus tard les départements des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse, du Var, des Alpes-Maritimes et des Basses-Alpes (devenues les Alpes-de haute-Provence), ainsi que la partie méridionale des départements de la Drôme et des Hautes-Alpes. Politiquement, la pays était divisé en trois états : au Nord-Ouest, le comté de Forcalquier, à l'Ouest, les possessions provençales du comté de Toulouse, enfin entre la Durance, le Rhône, la Méditerranée et les Alpes, le comté de Provence. Ces trois états étaient gouvernés par des princes issus de la descendance de Boson, premier comte de Provence (934), ils faisaient partie féodalement du royaume de Bourgogne et se trouvaient dès lors placés sous la suzeraineté du prince qui possédait ce royaume, c'était alors le chef du Saint-Empire romain germanique. L'empereur très occupé n'exerçait qu'une action lointaine et intermittente sur les affaires de la Provence, il tenait cependant à ses droits et saisissait toute les occasions pour les affirmer. [...] En 1112, Raimond Bérenger, comte de Barcelone, devient comte de Provence par son mariage avec Douce, qui avait hérité du comté, et par la donation que lui avait fait cette princesse. Il fonde une dynastie qui durera 134 ans (1112-1146). Raimond Bérenger est à la fois comte de Barcelone et comte de Provence. A sa mort en 1131, l'aîné de ses fils, Raimond Bérenger II a le comté de Barcelone, le cadet Bérenger Raimond a le comté de Provence. Il existe une union très étroite entre le souverain de Barcelone et celui de Provence, Raimond Bérenger. Il prend en main les affaires de Provence au moment où son neveu, Raimond Bérenger III, encore enfant, succède à son père. En 1166, le comté de Provence revient à la branche aînée ; il est revendiqué par Alphonse Ier qui le fait gouverner par délégation de 1168 à 1181, par son frère Raimond Bérenger IV. A la mort d'Alphonse Ier en 1181, nouvelle séparation entre les possessions catalanes et les possessions provençales ; les premières vont au fils aîné, Pierre II, les secondes au fils cadet, Alphonse II, qui laisse en 1209 le comté de Provence au plus grand prince de la dysnastie : Raimond Bérenger V. De 1119 au 26 janvier 1190, la maison de Barcelone est en lutte presque constante avec la maison de Toulouse qui convoite la Provence. Le principal épisode de ce conflit est ce que l'on a appelé les guerres baussenques, du nom des seigneurs des Baux. C'est ensuite le conflit avec la maison de Forcalquier heureusement terminé à l'avènement de Raimond Bérenger V. Le premier acte d'inféodation (que vous pouvez lire ICI) est de la fin de l'année 1200. Il est établi en faveur de Giraud ou Géraud de Villeneuve, gentilhomme catalan venu en Provence sous le règne d'Alphonse Ier. C'est lui le fondateur de la famille de Villeneuve en Provence. Le second acte d'inféodation ICI avait été rendu nécessaire par un édit impérial d'octobre 1226 annulant toutes les immunités, aliénations de domaine et concessions de juridiction accordées pendant la règne d'Alphonse II et la minorité de Raimond Bérenger V. Au moment de cette seconde inféodation, Romée de Villeneuve, personnage dont il est parlé dans la Divine comédie de Dante Alighieri, est le ministre du comte de Provence. Raimond Bérenger V meurt en 1245. Il laisse quatre filles dont trois sont mariées : Marguerite à Louis IX (Saint-Louis) roi de France, Eléonore à Henri III roi d'Angleterre, Sanche à Richard de Cornouailles, un instant empereur d'Allemagne, et la quatrième Béatrix qui hérite du comté de Provence. Béatrix épouse l'année suivante, en 1246, Charles d'Anjou, frère de Louis IX. (A ce propos lire mon article : Les quatre reines de Forcalquier http://www.transenprovence.org/article-32486470.html)

 

 Source : Les Archives de Trans en Provence - N° 1 Décembre 1927.

 

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7 juin 2012 4 07 /06 /juin /2012 00:09

 

Quartier Saint-Roch

 

Carte postale ancienne - Quartier et chapelle Saint Roch (à gauche)

 

Notre fête locale a lieu au mois d'août pour la Saint-Roch. Mais quelle est l'origine de cette fête ? Dans les premières années du XIVe siècle, si l'on en croit la tradition, se serait produit l'un des évènements les plus importants de l'histoire religieuse de Trans. Un pèlerin déjà célèbre par ses vertus et ses miracles, Roch de Montpellier se rendait à Rome. On dit qu'en cours de route, il passa à Trans alors que le peste sévissait aux alentours. A Draguignan notamment, les victimes étaient si nombreuses qu'on jetait leurs cadavres dans la Nartuby. De ce fait, à Trans, il n'était plus possible de puiser dans la rivière l'eau qui était nécessaire pour les besoins des bêtes et des gens. Roch voit la désolation et le désespoir des Transians, d'un geste il touche de la main les eaux de la rivière et celles-ci comme à son ordre se divisent en deux branches : d'un côté les eaux souillées venant de Draguignan et de l'autre les eaux en provenance de la source de la Foux (source qui se jete dans la Nartuby) et qui n'étaient donc pas contaminées. Trans fut de ce fait épargné de la peste. C'est ainsi que naquit le culte des Transians pour Saint-Roch en l'honneur duquel une chapelle fut édifiée dès le XVIe siècle. Elle se trouvait légèrement en avant de la chapelle actuelle qui fut reconstruite à la fin du XVIIIe siècle (1680). 

 

Chapelle-Saint-Roch.jpg

 

 Il est probable que dès le XVIe siècle, on faisait à Trans une procession en l'honneur de Saint-Roch et que dès cette époque, on dansait à l'occasion de sa fête, à preuve les réprimandes que le clergé adressait aux fidèles à ce sujet. En 1673, on décida d'accompagner la procession d'une bravade. Cette sorte de manifestation était alors très fréquente en Provence. On discute sur son origine mais il est clair qu'elle répondait surtout aux goûts des provençaux pour les démonstrations bruyantes. La bravade consiste en une escorte composée de jeunes gens et d'hommes vêtus de costumes militaires, les participants expriment leur joie en tirant des coups de fusils en l'air. On trouve dans les archives communales la délibération du conseil de la communauté en date du 24 septembre 1673 qui décida la constitution d'un corps de bravade avec un capitaine assisté d'un enseigne pour, je cite : " faire honnneur à la fête de Saint-Roch". Il est précisé qu'on attribuerait à ce corps de bravade tous les droits de "pelote" et de "charivari" (caraviéus en provençal).  

 Charivari

 

Ces termes nécessitent une explication : autrefois, on appelait "pelotes" le tribu obligatoire que l'on exigeait d'un jeune homme étranger au village et qui venait s'y marier, quant au chariviari, le terme remonte au Moyen-Age, il s'agissait de faire un chahut monstre à l'aide de poëles, chaudrons, crécelles, etc... accompagné des cris, de huées que l'on organisait à l'occasion d'un mariage jugé mal assorti ou inconvenant, par exemple dans les cas de veufs ou de veuves âgées qui se remariaient. Le bruit ne cessait que lorsque les intéressés acceptaient de payer leur contribution.

Les processions et les bravades ont accompagné la fête de la Saint-Roch jusqu'à la Révolution. Des tentatives furent sans doute faites pour reprendre la bravade sous la Restauration. Mais seule la procession a subsisté jusqu'à la fin du XIXe siècle. Les bals ont persisté accompagnés jusqu'à une époque récente par la farandole du premier soir de la fête à laquelle participait toute la population et qui parcourait les rues duvillage précédée par une fantare.

 

Source : D'après un récit de Guillaume Barles enrichi d'explications du Wikitionnaire et de mes propres recherches.

 

Pour voir la vidéo de la danse de la souche filmée l'an dernier lors de la Saint-Roch à Trans en Provence, rendez-vous dans mon blog principal :

http://www.transenprovence.org/article-la-danse-de-la-souche-61946597.html

 

 

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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 00:00

  La-Nartuby-copie-1.jpg

 

Le site de Trans

 

Tous les plans anciens de Trans mentionnent la trace de canaux, moulins, filatures ou autres bâtiments. J'ai retrouvé aux Archives Départementales à Draguignan, la mention d'un moulin à farine à l'emplacement actuel de l'Hôtel de ville datant de l'an 1366. Des "machines hydrauliques" ont pu se développer grâce à la rivière, la Nartuby qui baigne le territoire de la commune, et dont le cours d'eau a façonné un grand nombre de sites favorables à l'édification de moulins. Outre les ouvrages construits sur la rivière elle-même, la configuration des lieux a permis le développement de canaux d'irrigation sur les deux rives de la Nartuby qui ont servi à la fois à arroser quelques 80 hectares de terrains : maraîchages, jardins, prairies mais aussi avant de retourner à la rivière, à alimenter un grand nombre de moulins. On peut compter au moins entre 20 et 25 moulins ayant existé ensemble ou successivement. Ces machines hydrauliques dont l'architecture était très souvent diverse et adaptée aux caractéristiques des sites, consistaient à utiliser l'énergie de l'eau en mouvement pour actionner une roue et la transformer en énergie mécanique de rotation. Cette rotation a été diversement utilisée à mesure des progrès techniques : moulins à farine, filatures, bouchonneries, etc... entraînement d'une dynamo ou d'un alternateur pour produire du courant électrique, lequel actionne sur place ou à distance des moteurs qui font tourner les machines : scieries, machines à bois, etc... Entraînement des moulins à huile enfin, l'olivier était en effet avec la vigne, la culture dominante sur le territoire de Trans et de ses environs.

 

Les canaux d'irrigation

 

La Nartuby est une rivière dont le cours d'eau a un régime méditerranéen c'est-à-dire, dont le débit moyen annuel est assez conséquent au droit du village, mais avec les fluctuations climatiques très importantes l'on constate très souvent que la rivière est à sec en amont entre Trans et Draguignan.

 

Source-de-la-Foux.jpg

 

Carte postale ancienne représentant la source de la Foux

 

Heureusement, à l'entrée du village, un affluent rive gauche, la Foux fournit un débit sensiblement constant toute l'année, cela permet d'alimenter les canaux d'arrosage au printemps et en été lorsque la végétation en a besoin. Au fil du temps deux canaux ont été édifiés sur chacune des deux rives de la Nartuby : 1) le canal des Vignarets (Nota de Nadine : anciennement Vignaresq dans les archives) situé en rive gauche dans une zone autrefois complantée en vignes (d'où le nom de Vignarés en provençal) la prise d'eau se trouve sur la Foux immédiatement en amont du confluent avec la Nartuby, 2) le canal du Plan situé en rive droite dans une zone de plaine (d'où son nom) la prise d'eau est située immédiatement en aval du confluent avec la Foux sur la Nartuby. Elle fait l'objet d'un barrage souvent dénommé "L'Ecluse". L'utilisation de l'eau par l'intermédiaire de ces deux canaux s'effectue dans le cadre d'une Assocation Syndicale Forcée (A.S.F.) créée par la Préfecture du Var par arrêté du 21 mars 1855 prolongé par un décret du 18 octobre 1933. Les droits d'eau font mention de 225 litres/seconde sur le canal des Vignarets et de 270 litres/seconde sur la canal du Plan.

 

Route de Draguignan - La presqu'île - Couleur

 

Le développement

 

Depuis les temps anciens jusqu'au milieu du XXe siècle, ces canaux constituent une des principales richesses de la commune. Grâce en particulier à leurs utilisations à but énergétique qui ont permis de développer de nombreuses petites industries : filatures, bouchonneries, savonneries, scieries, caisseries, conserveries, centrales hydroélectriques, etc... (Nota de Nadine : A souligner que notre village fut l'un des premiers de la région à être électrifié) et bien sûr les moulins à huile. De ce fait, Trans bénéficiait d'une intense activité usinière et industrielle. A l'heure de l'embauche comme à celle de la pause de la mi-journée, les sirènes multi-sonores de chaque établissement précédaient l'activité brusquement grouillante des rues principales : la rue Nationale et l'avenue de la Gare.

 

Filature de soie Garnier-Sortie des ouvrières

 

 Carte postale ancienne : Sortie des ouvrières de la filature de soie Garnier

 

On passait rapidement dans les épiceries ou les commerces divers avant de regagner le domicile pour se restaurer et reprendre le travail au plus tôt. Les enfants profitaient de l'occupation des adultes pour jouer un moment à l'abri des regards des parents dans les petites rues environnantes. L'instituteur quittait un moment l'école pour rejoindre l'Hôtel de ville et assurer sa deuxième fonction au secrétariat de la Mairie. Les industries du village utilisaient aussi de la main d'oeuvre des communes des alentours : Arcois, Mottois et Dracénois venaient gagner leur vie à Trans. La première moitié du XXe siècle fut l'apogée de la prospérité industrielle de notre village et nous allons voir pourquoi elle s'est brutalement interrompue.

 

Le déclin industriel

 

Malheureusement cette activité s'est réduite peu à peu. En effet, l'ensemble de ces usines a été victime des progrès scientifiques et techniques. Il semblerait que pour l'essentiel deux évènements ont précipité le déclin de ces installations industrielles : la Deuxième Guerre Mondiale et la découverte du nylon. En effet, la découverte du nylon a supplanté le fil de soie et cela a porté un coup fatal à l'activité des filatures. D'autre part, la Deuxième Guerre Mondiale avait elle-même ralenti quelque peu l'activité durant cinq ans, et en 1945, avec le redémarrage économique et la forte demande qu'il a engendré, les techniques de fabrication ont été bouleversées et ont, peu à peu, condamné les petites unités qui s'étaient adaptées à la topographie des lieux. Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, petit à petit les usines ont fermé, les moulins se sont arrêtés, la presque totalité des activités industrielles a disparu. Aujourd'hui, il ne reste au droit du village que deux centrales hydroélectriques encore en fonctionnement qui livrent leur énergie sur le réseau d'Electricté de France et font partie de l'A.S.F.

 

L'irrigation : valeur constante des canaux

 

Dans le même temps, les canaux ont continué à assurer la fonction d'irrigation des cultures vivrières de la presque totalité de la population du village. Des maraîchers se sont installés sur le périmètre desservi par les canaux ainsi que sur les différentes sources du bassin versant de la Nartuby. Elles font aussi partie de l'A.S.F de Trans. Les canaux alimentent aussi des arbres fruitiers, des prairies ainsi que des pelouses ou des jardins particuliers dans le centre ancien du village. Une remarque peut être faite sur la qualité des eaux : elles parviennent essentiellement de la Foux qui est une source qui émerge près du confluent avec la Nartuby. Les eaux traversent longuement un massif constitué de roches salines (quelques vestiges de carrières de gypse en attestent). L'analyse de l'eau d'arrosage montre qu'elle est fortement minéralisée et salinisée. A titre d'anecdote, on a trouvé dans les archives la mention d'une demande de propriétaires Transians à la fin du XIXe siècle : "La Préfecture du Var a reçu de la part des propriétaires Transians une demande d'exonération des taxes du fait que l'eau du canal d'arrosage, extrêmement salée, ne permet pas la culture des haricots". Cela n'est pas surprenant car on relève en moyenne les teneurs suivantes : Chlorures : 1000 à 1250 mg/litre, Sodium : 1200 à 1400 mg/litre. Ajouté à cela qu'il s'agit d'une eau particulièrement dure : de 55 à 65 degrés. Cependant, l'arrosage s'effectue dans de bonnes conditions.

 

Les canaux au service de la commune

 

Les installations du canal ont une très grande importance pour la commune. Outre l'alimentation du domaine foncier municipal proprement dit : jardins, bâtiments, espaces verts, etc... les eaux du canal alimentent les trois belles fontaines du village : place de l'Eglise, place de l'Hôtel de ville, Pont-Vieux (face à l'actuel bâtiment de la Mairie).

 

Hotel de ville et fontaine XVIIIe siècle

 

La fontaine de la place de l'Hôtel de ville

 

Place de l'Eglise

 

   La fontaine de la place de l'Eglise

 

L'une d'elle, celle de la place de l'Eglise figure à l'Inventaire des Monuments historiques par arrêté en date du 24 février 1926. De même, les eaux du canal empruntent tout un dédale de canalisations très anciennes et fort judicieusement placées pour effectuer l'arrosage des rues de la partie urbaine du village. De tous temps, les villageois ont apprécié le détournement de l'eau devant leur logement pour le nettoyage des rues et leur rafraîchissement personnel durant les chaudes journées d'été (Nota de Nadine : comme plus aucun employé municipal à la voirie ne sait le faire car il n'y a plus hélas de "vrais" Transians parmi eux et qu'ils ne savent même pas où il faut mettre la martelière pour dériver l'eau du canal, cet usage ne se pratique plus. Or, je me souviens de l'heureux temps où il n'y avait que trois ou quatre employés municipaux qui faisaient tout : nettoyer les rues, entretenir les chemins, curer les fontaines, couper l'herbe, ramasser les poubelles, enterrer les morts, etc... Par exemple, Joseph D'Agostino ou encore Alexandre Concas le faisaient, l'eau courait toute seule dans les ruisseaux du village et armés d'un balai les employés ou les ménagères nettoyaient, les gamins en profitaient pour patauger dans l'eau.). Enfin, dans le partie centrale et urbaine du village, les installations du canal servent pour une bonne part de collecteur des eaux pluviales. La commune fait partie également de l'A.S.F. de Trans.

 

Les droits d'eau, valeur d'avenir

 

Actuellement, plus de 300 propriétaires bénéficient d'un droit d'eau d'environ 500 litres/seconde réparti sur les deux canaux, c'est une très grande valeur, c'est aussi une très grande richesse quand on connaît le prix de l'eau, mais plus encore lorsqu'on songe à la part sans cesse croissante qu'elle occupe dans l'évaluation des ressources stratégiques d'une population. La loi rappelle que "l'usage de l'eau appartient à tous dans le cadre des lois et règlements ainsi que des droits antérieurement établis". A l'heure actuelle, les canaux confèrent aux terrains qu'ils arrosent une incontestable plus value foncière. Il ne serait pas étonnant que celle-ci soit, tout au moins en grande partie, à l'origine de la grande expansion démographique que Trans en Provence a connu au cours de ces trois dernières décennies.

 

Auteur : Max Lambert. Texte arrangé et enrichi par moi-même.

 

Usine électrique Fournial et chutes de la Nartuby

 

 A gauche l'usine électrique construite par l'industriel Honoré Fournial et au premier plan les dérivations qui amenaient l'eau aux différentes industries.

   

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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 00:05

 

Vue-generale-des-Moulins.jpg 

    La toponymie de la Provence est formée d'éléments d'origine diverses qui constituent des couches successives correspondant aux phases de son histoire. A la surface, une très mince pellicule de mots français dont le nombre tend évidemment à augmenter de jour en jour. Au dessous, la grande masse des termes appartenant au ayant appartenu à la langue provençale. Ils constituent la couche la plus importante et de loin la plus nombreuse. Au dessous encore, des noms d'origine latine. Plus bas enfin et en assez grand nombre, des noms dont la signification est inconnue et qui appartiennent vraissemblablement à la langue ou aux langues parlées dans le pays avant l'arrivée des Romains.  

  

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L'Anglade : Du provençal "anglodo" : angle, coin de terre.

Le Bois Rout ou les Bois Routs : Le bois rompu, défriché (se reporter à mon article sur La Carraire des Bois Routs).

Le Bosquet : De "bosc" appelatif forestier en Languedoc et en Gascogne. Désigne un petit bois.

La Brégueirolle : "Brugayrolle" "Brugheyrolo". Variante de "bruga" : taillis de bruyères.

Le Cassivet : Serait un diminutif du provençal "cassiou" qui désigne un élevage de lapins de garenne. Le lapin de garenne vit généralement près des "clapiers" qui sont des amoncellements de cailloux et de pierres. Cassivet pourrait aussi dériver du provençal "cassiho" qui désigne la rocaille concassée, les débris provenant de la désagrégation des roches.

Les Clauses : De l'ancien occitan "claus" : clos, enclos, bercail, taillis de chêne. "Clausado" : étendue d'un quartier, d'une circonscription.

La Croix : Au Moyen-Age, une croix s'élevait dans ce quartier.

La Darboussière : Du provençal "darboussiero" ou "arboussiero" : bosquet d'arbousiers.

La Gardiole : Désigne une borne destinée à marquer une limite, un lieu de guet, une petite hauteur.

Le Lauron : Du provençal "lauroun". Source à fleur de terre ou jaillissant à la façon d'un puits artésien.

Meyas : Du provençal "mejan" : qui est entre-deux, dans ce cas, entre deux collines. Au quartier de Meyas, on a trouvé un habitat perché fortifié de l'âge du fer. Les archéologues ont également mis à jour une villa romaine avec son pressoir et de nombreux autres vestiges de l'époque romaine.

La Pouiraque : du provençal "pousa" qui siginifie : puiser et "raca" : verser, indique l'endroit où il fallait se baisser pour puiser de l'eau (lieu d'une source qui affleure le sol sans couler).

Terre blanche : Désigne la couleur de la pierre calcaire qui se délite au fil du temps.
Vallaury : Egalement écrit Vallauris, du latin "Vallis Aurea": la vallée de l'or, la belle vallée, la vallée fertile.

Les Vignarets : Dans les archives transianes on trouve "vignaresc". Désigne un lieu complanté en vignes.

 

Je vous parlerai d'autres toponymes transians dans un prochain article...

 

Place de la Mairie 

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29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 00:33

 

Hôtel de ville façade

 

  "Fugit irreparabile tempus", le temps, irréparable, fuit. Le temps s'enfuit perdu pour toujours. C'est une citation du poète romain Virgile dans ses Géorgiques, liv. III, v. 284. Cette expression est fréquemment utilisée sur les horloges et les cadrans solaires. C'est le cas à Trans où la façade de notre bel hôtel de ville est ornée d'un cadran solaire. De part et d'autre, deux angelots qui représentent l'un la lune, l'autre, le soleil. Le fronton est l'oeuvre d'un sculpteur marseillais. 

 

Cadran solaire façade Hôtel de ville 1
Cadran solaire façade Hôtel de ville 2

 

"Dans les livres de tous les temps et de tous les peuples, on trouve répété à chaque instant le fugit irreparabile tempus ; on l'a écrit sur le marbre, sur le papyrus, sur la cire, sur le papier ; ce qui n'a jamais empêché ceux qui écrivaient, lisaient et répétaient ces lieux communs, de passer leur vie à se plaindre des heures qui durent un siècle".

Alphonse Karr, Clothilde.

 

 

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14 avril 2012 6 14 /04 /avril /2012 18:34

 

Hôtel de ville et fontaine XVIIIe

 

L'ancienne maison commune avant 1780 était l'immeuble qui porte aujourd'hui le numéro 5 de la rue de la Motte qui s'appelait alors la rue du Saint Esprit. Cette rue ne s'étendait pas au-delà de la place située derrière l'église et elle présentait en son commencement, sur le devant de l'église, un avancement d'alignement qui en rendait l'accès difficile. Cette maison commune servait à l'administration de la Communauté depuis le XVIe siècle. Au XVIIIe siècle, elle était devenue insuffisante pour correspondre au développement de la population et à la prospérité du pays. De plus, elle était dans un état de vétusté et de délabrement tels que la remise en état aurait été extrêmement onéreuse. C'est pourquoi, on décida de l'abandonner et de construire un nouvel Hôtel de ville sur une partie des ruines du vieux château qui était offerte gratuitement par le seigneur de Villeneuve. Il faut préciser qu'en 1778, aucune communication n'existait entre ce qui est aujourd'hui la place de la Mairie et l'autre rive de la Nartuby puisque le pont Bertrand ne sera construit qu'au début du XIXe siècle. Sur le côté de la route il y avait une petite place qu'on appelait place du Posteau (Portail). Cette place était bordée à gauche par une auberge installée dans le grand immeuble en pierres de taille qui existe toujours, par la falaise qui domine la Nartuby, au fond de la place, par la continuation de cette falaise et par le commencement des ruines du vieux château détruit pendant les guerres de Religion en 1579 et enfin à droite en partant de ces ruines par une vieille tour, la Bestore (vestige de l'ancien château), ainsi que par un petit édifice, ancien auditoire de justice que le seigneur avait vendu quelques années auparavant et qu'on détruisit en 1779 pour agrandir la place.

Un mémoire pour la construction du nouvel Hôtel de ville fut présenté le 10 mars 1778 aux consuls de la Communauté. C'est l'architecte Jean Antoine Torcat qui avait à l'époque une certaine réputation, du moins régionale, qui fut chargé des travaux pour un devis s'élevant au départ à 17.243 livres. Je vous livre quelques extraits intéressants de ce mémoire : "On peut probablement assurer que par les enchères, l'estimation du Sieur Torcat sera rabaissée d'un quart et réduite à la somme de 14.000 livres environ, eû égard surtout à ce que les pierres brutes et les pierres de taille ordinaires ne sont qu'à la distance d'environ 500 pas de l'emplacement, que le sable est encore plus à portée, la rivière d'Artubie (sic) touchant les murs de Trans, que la chaux vendue sur la place ne revient ordinairement qu'à 7 sols le quintal, que les bois peuvent être pris dans les forêt de la Communauté qui ne sont éloignés que d'un petit quart de lieue et qu'enfin le plâtre peut être pris à Draguignan et les briques au Muy qui ne sont distants que d'une lieue. La construction du nouvel hôtel de ville ayant lieu, il est évident que l'ancien deviendrait en effet inutile et à charge de la Communauté, il serait par conséquent vendu aux enchères, et on ne craint pas d'ailleurs que malgré son mauvais état et sa situation incommode, il produirait la somme de 2.000 livres environ à cause qu'il n'y a pas à Trans des maisons suffisantes pour le nombre des habitants, ni d'emplacements pour en construire, ce qui les rend excessivement chères. Dont il résulte que la Communauté de Trans peut moyennant la somme de 12.000 livres et le prix de la maison de ville existante, faire construire la nouvelle suivant le plan et devis du Sr Torcat et après son projet effectué avoir encore en épargne la somme de 12.000 livres ce qui exclu toute idée d'emprunt et toute crainte d'aggraver les impositions. Quant à l'entretien, on ose observer qu'il ne peut pas être bien considérable, le bâtiment ne devant être qu'à un seul étage, les murailles extérieures devant avoir quatre pans d'épaisseur, les coins, les portes et fenêtres devant être en pierres de taille, les planchers en voutes de briques, le toit sans charpente et porté sur des murailles, enfin tout l'ensemble devant être fait avec la plus grande solidité et avec toutes les précautions possibles. Pour ce qui est de la capacité, elle ne pourra être moindre, tous les appartements ayant une destination essentielle. Des trois chambres du rets de chaussée qui suivant le plan doivent avoir 18 pans de longueur sur 21 de profondeur, celle du nord est destinée pour la boucherie et à cet effet elle doit avoir une porte extérieure pour éviter la communication avec les autres appartements et pour mettre le boucher plus à portée de la rivière, celle du couchant qui doit avoir aussi une porte extérieure pour les écoles publiques, celle du midi pour le magasin des poids, balances, mesures, bois, fers et autres matérieux destinés pour les moulins à blé et autres bâtiments de la Communauté. Des quatre appartements du premier et seul étage, la salle est nécessaire pour l'assemblée du conseil, la chambre du nord pour le logement du valet de ville, celle du couchant pour les archives et celle du midi attenante à la salle pour les consuls lorsqu'ils sont obligés de conférer à l'écart [...] et le petit emplacement qui est sous l'escalier pour une prison. Il résulte de cette distribution que le bâtiment dont il s'agit ne doit pas être d'une moindre contenance et que son entretien ne sera pas bien considérable vu les précautions qu'on a pris pour le rendre solide et de très grande durée. Ces considérations font espérer aux maire, consuls et Communauté de Trans que Monseigneur l'Intendant voudra bien donner son approbation à un projet utile et nécessaire, qui effectué donnera à leur lieu, une place agréable et une maison de quelque apparance dans une situation belle et commode et qui fait le voeu des habitants et des administrateurs qui depuis plusieurs années portent leurs économies sur les plus petits objets pour parvenir à celuy cy sans aggraver les charges [...].

L'Hôtel de ville fut construit de 1779 à 1780.

 

Sources : Archives communales de Trans en Provence.

 

Hôtel de ville

 

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